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Mai 27, 2020

Serious Game : Agile Smells Bad

 

Agile Smells Bad, mais qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit d’un open serious game créé et partagé par Robin Béraud-sudereau après avoir constaté à regret un mouvement montant d’Agile bashing. Nous sommes effectivement nombreux chez les agilistes professionnels à avoir été confrontés au discours affirmant que l’agilité ne fonctionne pas voire pire que c’est dangereux, le tout appuyé sur la conviction erronée que le problème vient de la méthode et non de la façon inadaptée de l’appliquer.

Agile Smells Bad a un objectif double et s’articule autour de la dérision mêlée de sérieux, de la bienveillance et d’une pointe d’impertinence. D’une part il amène à s’auto inspecter en équipe dans la bonne humeur afin de dresser un aperçu de ce que l’on fait bien et moins bien afin de s’adapter et s’améliorer. D’autre part il permet d’ouvrir la discussion, de rappeler les fondamentaux et amène ainsi à la prise de conscience vis-à-vis de certaines pratiques glissantes voire néfastes que l’on a tous probablement croisées de près ou de loin dans notre parcours d’agiliste.

Le jeu se présente sous forme de cartes à jouer. Chaque carte énonce une mauvaise pratique illustrée par un pictogramme et est pondérée en fonction de son degré de sévérité. Plus le score indiqué est élevé, plus l’impact de la pratique concernée est lourde pour la santé de l’agilité dans l’équipe.

La partie se déroule très simplement et peut durer entre 30 et 60 minutes.

  1. En équipe, l’animateur distribue équitablement toutes les cartes du paquet face cachée aux participants.
  2. Chaque joueur à tour de rôle révèle une carte dont il lit l’intitulé sans révéler le chiffrage.
  3. Chaque carte est discutée par l’équipe afin de déterminer si la pratique ou la situation a cours dans la vie du groupe.
  4. Si la pratique ou la situation n’est pas présente dans la vie du groupe, la carte est mise de côté.
  5. Si la pratique ou la situation est présente dans la vie du groupe, on conserve la carte et on ajoute le chiffrage de celle-ci au score total de l’équipe.
  6. En filigrane, l’animateur explicite la raison pour laquelle ce qui est décrit sur la carte n’est pas recommandé lorsque l’on fonctionne dans une philosophie agile.
  7. La partie se termine soit lorsque le score total atteint 100 soit lorsque tout le paquet a été révélé, en fonction de l’objectif visé pour la session.

Si le score dépasse les 100, alors on peut affirmer que la façon d’appliquer l’agilité dans l’équipe n’est pas correcte ou du moins est très perfectible. Plus le score grimpe, plus la marge de correction est importante et nécessaire. C’est sur cette base de diagnostic que l’ensemble des présents réfléchit à ce qui peut être fait pour améliorer la façon générale de travailler.

On dégage ainsi une liste de points d’amélioration potentiels que l’on choisira d’entreprendre ou non en fonction du contexte.

Notre expérience

On peut utiliser cet atelier à plusieurs moments :

  • Lors d’un atelier de rétrospective de sprint :
    • On préférera éventuellement s’arrêter à 100 puisqu’on ne pourra raisonnablement pas choisir une collection trop fournie d’engagements sur les choses à améliorer pour le prochain sprint.
    • Cependant, on peut parfaitement dérouler toutes les cartes et sélectionner parmi les possibilités d’amélioration les points sur lesquels on souhaite s’engager.
  • Régulièrement, pour diagnostiquer l’état d’agilité de l’équipe et voir l’évolution de celle-ci ou d’une organisation :
    • Dans ce cas, dérouler l’ensemble des cartes est primordial afin de pouvoir comparer d’une session à l’autre l’évolution du score total, les mauvaises pratiques éliminées des habitudes et donc la progression de l’équipe.
  • Ponctuellement, comme outil auprès des managers afin d’éclairer les consciences sur l’agilité et les pratiques observées.

6 équipes – dont 3 de la même entreprise – ont expérimenté Agile Smells Bad avec 5 des agilistes de notre practice. Les retours sont unanimes tous ont beaucoup apprécié l’atelier.  Les diverses parties jouées nous ont permis de :

Amener les équipes à réviser les fondamentaux et les bonnes pratiques de façon ludique.

  • Mettre en relief les manques de formation et un besoin de rafraîchissement avec humour et bienveillance.
  • Se rendre compte une fois de plus que le cœur des mauvaises pratiques n’est généralement pas tant un problème d’état d’esprit qu’un problème de maîtrise des valeurs et principes qui constituent le socle de l’agilité.
  • Identifier concrètement des thèmes d’amélioration et des points particuliers dans chaque thème. Pour éliminer telle carte, il nous faudra parvenir à tel, tel et tel progrès.
  • Crever quelques abcès et remettre certains curseurs aux bons endroits.
  • Créer une dynamique positive autour du score final des parties : Il est concretmesurablecomparable entre équipes (pourvu qu’on observe un chiffrage identique sur les cartes).
  • Révéler des pratiques systémiques ancrées dans les habitudes d’une société et qui impactent négativement le niveau d’agilité des équipes. Puis d’explorer avec le management les possibilités de faire évoluer cela.
  • Identifier des points douloureux communs à plusieurs équipes d’une même organisation et insoluble par nos soins. Puis les remonter au management par une méthode commune les rendant ainsi plus concrets et transparents. Ainsi le management a pu prendre le relais comme facilitateur pour faire évoluer les choses à son niveau.

Les plus

 

C’est gratuit en version numérique. On peut tout de même commander une version physique également.

C’est un très bon choix pour des équipes novices en matière de serious game.
La simplicité de l’atelier le rend abordable et facile à appréhender par l’équipe autant qu’aisé à animer.

Le format jeu de cartes.
Cela change des presque conventionnels ateliers post-it de rétrospective, si diversifiés puissent-ils être. Bonus flemme : rien à écrire, rien à coller nulle part, expression libre et facilitée par l’animateur. Pourtant on peut tout à fait afficher le résultat dans l’open space avec du papier et des feutres.

La partie amène à revenir aux fondamentaux et de revoir les bases de bonnes pratiques avec humour et bienveillance.  Cela ne fait jamais de mal à personne (y compris aux facilitateurs !) et l’accent résolument fun casse l’impression de passer une évaluation que certaines autres méthodes impliquent.

Le score final sert à la fois de challenge à relever et d’indicateur de progression partageable tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’équipe.

Les cartes que l’on retient sont une façon concrète de déterminer des thèmes de progression et des points au sein de ces thèmes. Un peu à la façon des Epiques et leurs User Stories. L’utilisation par la suite à travers un backlog produit est facilitée.

On peut proposer des modifications au créateur pour rajouter des cartes, en modifier… etc

 

Les moins

 

Les scores de base proposés ne sont pas toujours compris par l’équipe.
Peut-être qu’il faudrait que le score par défaut ne soit pas indiqué par défaut et se référer à une grille annexe qui soit proposée avec le jeu ou constituée par l’équipe au cours d’un atelier spécifique.

Il manque quelques cartes « vierges » pour que l’équipe puisse simplement rajouter les siennes.

On ne peut pas commander / récupérer uniquement les nouvelles cartes quand il y a des mises à jour. Si on les imprime soi-même, on ne peut pas les adjoindre à la version payante des cartes.

 

Astuces et idées

 

Ça se joue bien autour d’un paquet de chouquettes ! Le juste milieu entre les derrières posés et le dynamisme convivial des interactions où tout le monde participe.

Il est important de préciser que les exemples décrits sur les cartes ne sont pas à prendre au pied de la lettre. Il faut considérer le concept en lui-même. Ainsi avant d’animer une partie d’Agile Smells Bad, je vous encourage à prendre le temps nécessaire pour lire chaque carte et à préparer vos explications. Vous aussi, cela vous fera réviser, ça ne fait jamais de mal à personne

Pensez à prêter attention aux éventuels cas de déni ou manque de transparence quand l’équipe ne retient pas une carte alors qu’elle devrait. Si tout le monde dit que tout va bien, ce n’est pas forcément le cas. La transparence, c’est aussi de savoir s’auto inspecter sans se voiler la face. Se tromper est normal

Après une première session, pourquoi ne pas proposer à l’équipe de revoir les scores proposés sur les cartes afin de se les approprier ? Cela peut être un exercice intéressant.

 

Je le veux ! Je vais où ?

 

Pour télécharger Agile Smells Bad c’est >> par ici <<.

Pour commander une version physique c’est >>par-là<<.

Souvenirs visuels de nos ateliers

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Livia

Livia

Senior Agile Consultant

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